"Néanmoins, j'ai été déçu que vous n'ayez pas réussi à respecter l'éthique journalistique de l'équilibre dans vos reportages. Par exemple, alors que vous avez mentionné les Israéliens qui ont été tués ou blessés par la violence palestinienne, vous n'avez pas mentionné les Palestiniens qui sont tués ou blessés par les Israéliens - en nombre et en ampleur bien plus importants au fil du temps."
26 mai, 2023
À:
Vincent Larouche, Journaliste, La presse
Olivier Jean, Journaliste, La presse
Éditeur, La presse
Cher M. Larouche et collègues,
Je vous écris au nom de Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO, https://www.cjpme.org) pour faire une critique de votre article "Des territoires occupés à la SAQ". J'ai trouvé que c'était un article ambitieux qui cherchait à mettre en contexte le conflit entre Israël et les Palestiniens, et le litige actuel devant l'Agence canadienne d'inspection des aliments. En fin de compte, cependant, il était beaucoup trop favorable au point de vue israélien.
J'ai apprécié le fait que l'article souligne les implications juridiques des colonies illégales d'Israël en Cisjordanie occupée. Votre phrase, "L'installation de colons israéliens dans les territoires occupés est considérée comme illégale par l'ONU, le Comité international de la Croix-Rouge et la Cour internationale de justice", était particulièrement importante, tout comme la mention du fait que le Canada considère les colonies israéliennes comme un obstacle à la paix.
Néanmoins, j'ai été déçu que vous n'ayez pas réussi à respecter l'éthique journalistique de l'équilibre dans vos reportages. Par exemple, alors que vous avez mentionné les Israéliens qui ont été tués ou blessés par la violence palestinienne, vous n'avez pas mentionné les Palestiniens qui sont tués ou blessés par les Israéliens - en nombre et en ampleur bien plus importants au fil du temps.
Vous avez également placé tous les arguments israéliens en faveur des vignobles illégaux d'Israël en haut de l'article. Une personne pressée par le temps qui ne lirait que les 60 premiers pourcents de l'article ne verrait que les arguments alambiqués avancés par les Israéliens pour justifier la légitimité de leurs colonies illégales et de leurs entreprises viticoles.
Enfin, vous n'avez pas fourni de contexte à l'affaire judiciaire de l'ACIA. En fin de compte, les Canadiens devraient disposer d'informations précises sur l'origine de leurs aliments et de leurs boissons. Lorsqu'Israël produit du vin sur des terres qui ne sont pas reconnues comme lui appartenant, il s'agit d'une violation directe de la législation canadienne en matière d'étiquetage des denrées alimentaires. Israël et les entreprises israéliennes se livrent à cette mascarade parce qu'ils savent que leurs actes sont illégaux et espèrent que les Canadiens fermeront les yeux.
Je pense que vous auriez dû parler à David Kattenberg ou à son avocat, Dimitri Lascaris, et de leur plainte qui a déclenché le changement de politique de l'ACIA. Ils auraient été en mesure de fournir des arguments convaincants pour expliquer pourquoi les vignobles illégaux d'Israël sont si néfastes, non seulement pour la justice pour les Palestiniens, mais aussi pour l'honnêteté de l'étiquetage des produits alimentaires au Canada. Si vous le souhaitez, je peux vous mettre en contact avec M. Kattenberg ou M. Lascaris.
Encore une fois, même si une partie de votre article a du mérite, il apparaît presque comme une tentative de légitimer les colonies illégales, les vignobles et les pratiques d'étiquetage des produits alimentaires d'Israël. Je m'attends à mieux de votre part et de celle de La Presse.
Si vous le souhaitez, n'hésitez pas à me contacter au 438-380-5410.
Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées,
Thomas Woodley, MPA
Président, Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient