Correction nécessaire pour mettre plus de contexte sur la gravité des actions d'Israël

"Votre article est incomplet étant donné qu’il manque quelques éléments de contexte nécessaires pour que vos lecteurs comprennent bien la situation à Gaza et la gravité des actions d’Israël ne respectant pas le droit international humanitaire."


Novembre 22, 2023

À:

Henri Ouellette-Vézina, Journaliste, La Presse

Nicolas Bérubé, Journaliste, La Presse

Violaine Ballivy, Directrice des actualités et informations générales, La Presse


Chers Henri Ouellette-Vézina, Nicolas Bérubé et Violaine Ballivy,


Je vous écris pour souligner mon inquiétude par rapport à l’article : « Une trêve enfin conclue », publié le 21 novembre, dans La Presse.

Votre article est incomplet étant donné qu’il manque quelques éléments de contexte nécessaires pour que vos lecteurs comprennent bien la situation à Gaza et la gravité des actions d’Israël ne respectant pas le droit international humanitaire.

Le premier élément de contexte nécessaire à ajouter à votre article est de mentionner qu’Israël a tué des civils dans ses attaques contre les camps de réfugiés et hôpitaux.

Vous écrivez simplement que « les troupes israéliennes combattent des militants palestiniens dans un camp de réfugiés au nord de Gaza, et autour des hôpitaux surpeuplés de patients, en plus d’abriter des familles » ce qui amoindrit grandement ses actions aux yeux des principes de discrimination et proportionnalité en droit international humanitaire.

Vous avez vous-même publié des articles mentionnant les morts résultants des attaques d’Israël sur des hôpitaux de Gaza et camps de réfugiés (ex. des frappes sur un hôpital de Gaza font 12 morts, des hôpitaux du nord de Gaza pris pour cibles et frappe sur un camp de réfugiés : «c’était comme la fin du monde »).

Je suggère donc d’ajouter les mots : « tuant donc des civils » à ce paragraphe.

Le deuxième élément de contexte nécessaire à ajouter à votre article est de mentionner qu’Israël a tué au moins 53 journalistes, 46 Palestiniens, 4 Israéliens et 3 Libanais, depuis le 7 octobre, selon le Comité pour la protection des journalistes. Encore une fois, sous le droit international humanitaire, les journalistes sont considérés comme des civils qui ne doivent jamais être visés. En les visant, Israël a commis un crime de guerre.

Je vous suggère donc d’ajouter le nombre de journalistes tués après la phrase : « Un peu plus tôt mardi, huit civils, dont deux journalistes, ont été tués dans des frappes israéliennes au Liban, a rapporté l’agence de presse officielle du pays ».

Le troisième élément de contexte nécessaire à ajouter à votre article est de mentionner qu’en tant que puissance occupante à Gaza, Israël a l’obligation, sous le droit international humanitaire, d’approvisionner les civils. Israël commet donc un crime de guerre en imposant un blocus d’aide humanitaire à Gaza : eau, médicaments, nourriture et carburant.

Je vous suggère donc d’ajouter la phrase suivante : « Israël bloque l’acheminement d’eau, de nourriture, de médicaments et de carburant à Gaza ce qui est contraire à ses obligations sous le droit international humanitaire » après la citation de James Elder, porte-parole d’UNICEF.

J’espère que La Presse, AFP et La Presse Canadienne apporteront ces changements et amélioreront leur couverture médiatique de la situation à Gaza sans amoindrir les actions et responsabilité d’Israël.

Si vous le souhaitez, vous pouvez me contacter au 438-380-5410 pour plus d'informations.

Cordialement,
Fatima Haidar,
Analyste des médias, Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient